IgSC : des immunoglobulines sous-cutanées pour traiter le DIP

Dans la thérapie par immunoglobulines sous-cutanées, les anticorps sont administrés par voie sous-cutanée à un ou plusieurs endroits à l'aide d'une seringue ou d'une pompe. Ces endroits peuvent être dans l'abdomen, la cuisse, le bras ou la hanche. Chaque semaine (ou selon le schéma prescrit), le patient doit s’injecter lui-même le traitement à un ou plusieurs endroits, dans l'abdomen, les bras, les hanches ou les cuisses. Les premières injections se passent toujours sous la supervision d’un spécialiste des soins à domicile.
Vous pouvez travailler avec une seringue ou une pompe. Si, en concertation avec votre médecin, vous optez pour la seringue, après une phase d'initiation de quelques semaines, vous pouvez décider vous-même quelle vitesse et quel volume d'administration par site vous convient le mieux. L'administration par seringue prend en moyenne 10 minutes.

Si une pompe est utilisée, elle est réglée pour injecter le liquide sous la peau à une certaine vitesse. Cette procédure dure une heure à une heure et demie, en fonction du poids de la dose et du schéma d’injection défini. Après la période de démarrage n’y a pas de vitesse maximum. C’est le confort du patient qui prime avant tout. Les patients reçoivent une dose en fonction du poids corporel mais aussi selon la décision du médecin.

Les avantages du traitement par IgSC

Les IgSC présentent de nombreux avantages. Par exemple, les patients ne doivent pas se rendre à l'hôpital pour leurs injections. Ils reçoivent une petite dose d’immunoglobulines chaque semaine à la maison au lieu d’une grande dose chaque mois à l’hôpital. Leur taux d’anticorps dans le sang reste par conséquent plus stable et beaucoup plus proche de la normale. Nous constatons également moins d'effets secondaires tels que maux de tête et fatigue. D'un point de vue médical, les IgSC offrent donc beaucoup d’avantages par rapport au traitement en intraveineuse.

Le Professeur Rik Schrijvers (UZ Leuven) privilégie les IgSC pour traiter les patients DIP.

Les inconvénients du traitement par IgSC

Un gonflement local, des rougeurs et des douleurs passagères peuvent parfois apparaître au niveau de la zone d’injection. Une minorité de personnes disent aussi ressentir une certaine gêne esthétique. Par ailleurs, les patients doivent prévoir du temps chaque semaine pour s’injecter le produit sous la peau, seuls ou avec l’aide du personnel de soins à domicile. Enfin, dans des cas exceptionnels, certains patients ne supportent pas le traitement IgSC en raison de douleurs locales.

IgIV et IgSC : comment les anticorps sont-ils transportés dans l'organisme ?

Avec le traitement par IgIV, les anticorps sont transportés par les veines jusqu’au cœur qui les propulse ensuite dans l’organisme. Les immunoglobulines sont ainsi diffusées partout dans le corps. Avec le traitement par IgSC, les anticorps sont absorbés par le système lymphatique et transportés lentement jusqu’aux vaisseaux sanguins. La vitesse d'absorption est donc plus lente qu'avec le traitement par IgIV et provoque un pic d’anticorps moins important, et par conséquent aussi moins d’effets secondaires. Les deux méthodes d'administration sont aussi efficaces l’une que l’autre.

Qui est éligible pour le traitement par IgSC ?

Après examen médical et en concertation avec le médecin traitant, tout patient DIP peut en principe bénéficier du traitement par IgSC. Les personnes avec un style de vie très dynamique choisissent souvent les IgSC car ce traitement leur offre plus de liberté, alors que d’autres personnes privilégient les IgIV parce qu'elles préfèrent réserver une demi-journée par mois pour leur traitement. Toutefois, les IgSC sont déconseillées dans de très rares cas. Par exemple, les patients souffrant d’une maladie sous-jacente qui affecte la barrière cutanée. Les personnes ayant très peu de tissue adipeux peuvent aussi présenter un gonflement un peu plus important au niveau de la zone d’injection. L’aspect inesthétique peut en déranger certains. Sur le plan financier, il n'y a aucune différence entre les deux traitements : les IgSC et IgIV sont remboursées par l’INAMI en Belgique, pour autant que certaines conditions soient respectées. La seule différence pour votre portefeuille ? Avec la méthode sous-cutanée, vous devez aller moins souvent à l’hôpital, ce qui réduit vos frais de transport.

Les IgSC, une solution pour vous ? Faites le test !

Toute modification de traitement doit bien entendu être discutée avec votre médecin traitant. Mais rien ne vous empêche de préparer votre consultation, en effectuant par exemple ce test en ligne.

— Source : interview du 10/09/2020 avec le Professeur Rik Schrijvers, interniste général à l’UZ Leuven dans le département allergies et immunologie clinique et entretien du 25/06/2020 avec le docteur Catherine Heijmans, pédiatre dans le service hémato-oncologie de l’hôpital des enfants Reine Fabiola à Bruxelles et chef de service de pédiatrie à l’hôpital de Jolimont à La Louvière.

Shapiro R; Subcutaneous immunoglobulin therapy given by subcutaneous rapid push vs infusion pump: a retrospective analysis; Ann Allergy Asthma Immunol; 2013; 111: 51-55